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Sports de contact et de combat : dans l'Yonne, les clubs prennent leur mal en patience

Sports de contact et de combat : dans l'Yonne, les clubs prennent leur mal en patience
Le judo, comme tous les arts martiaux, reste interdit en raison des mesures de distanciation physique. © Marion Boisjot
Malgré le lancement de la deuxième phase du déconfinement, les sports collectifs et de combat restent interdits. Ceux qui les pratiquent dans l'Yonne s'adaptent.

D'ici le 22 juin, le Gouvernement prévoit un point d'étape "pour examiner notamment les modalités d’ouverture des stades et des hippodromes ainsi que la reprise éventuelle des sports de contact et des sports de combat". Jusque-là, les combattants vont continuer à ronger leur frein, oscillant entre frustration, résignation et motivation.

La compréhension

"Cette décision est compréhensible, il faut rester dans le protocole sanitaire, on est sur du progressif et logique", estime Gilles Venet, le président du comité de l'Yonne de karaté. "On est au point mort, tout est annulé jusqu’à la rentrée de septembre.  Une réouverture des dojos est compliquée avec les conditions sanitaires et de pratique à mettre en place, d’autant que les décideurs sont les municipalités. Tout cela est difficile à installer."

L'injustice

"Il aurait été plus judicieux d'autoriser de nouveau toutes les pratiques intérieures en même temps, à condition d’avoir un certain espace, déclare Mohamed Akcha, entraîneur de l'ES Florentinoise karaté. Pour un dojo de 40-50 m2, je peux comprendre que les autorités soient réticentes, mais c’est rarement le cas. Après, on a peut-être moins entendu les arts martiaux car on a moins l’habitude de se plaindre, mais je fais confiance à la Fédération française de karaté qui va très certainement monter au créneau. Je la vois mal rester les bras croisés."

L'envie de se revoir

"On va peut-être reprendre un peu de travail au sac, de corde à sauter, de physique pur, prévoit Francis Beuchet, entraîneur à Auxerre Pieds Poings. Ca va être très bien pour nous. J’aimerais bien reprendre une activité physique, mais pour l’instant j’attends les consignes du service des Sports de la Ville pour rouvrir. De toute façon, pour nous, s’entraîner c’est bien pour les boxeurs compétiteurs. Les autres, qui prennent une licence en loisirs, c’est de la remise en forme. Mais se revoir, retravailler au sac, ça va faire plaisir à beaucoup de monde, c’est sûr."

Renouer le contact

"Physiquement je ne pense pas qu’ils aient trop perdu : la plupart se sont bien entretenus, note Sébastien Gouot, entraîneur au Judo-Club Clémentin. La preuve : certains ont pris du poids ! Pas de la masse graisseuse, mais de la masse musculaire ! Mais après, ce qui manque, ce sont les repères judo. La sensation du judogi, le combat, le contact… Le judo reste un sport de combat et ça doit se passer avec une personne, en face-à-face. C’est ce qui manque vraiment."

Préparer les compétiteurs

"L’objectif, c’est de reprendre sous forme de préparation physique dans notre dojo avec différents matériels, mais aussi faire de séances de courses à pied, mais tout ça dirigé, ils ne seraient pas tout seuls", propose Jennifer Kebbach, prof de judo à Auxerre, mais aussi Gurgy et Saint-Georges. "Là où on s'est battus, c'est pour qu'ils gardent une activité physique. De toute façon on leur a dit : quand on va reprendre, on verra tout de suite ceux qui n'ont rien fait. On a Yann Rigaud qui est en structure de haut niveau, il prépare les championnats de France, le 31 octobre. Lui, on ne le lâche pas. Il ne faut pas qu'il s'arrête."

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La rédaction sportive
sports.yr@centrefrance.com


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